
Natacha_Taurua, ministre de l’Art traditionnel et
de l’artisanat a visité à Paris, à l’école Boulle, l’école
supérieure d’arts appliqués aux industrie du meuble et de
l’architecture intérieure. Fondée en 1886, cette prestigieuse école
est reconnue comme un établissement de créativité, de savoir-faire,
d’invention et de tradition. Elle forme ses élèves à onze métiers
d’arts parmi lesquels la sculpture, la marqueterie, l’ébénisterie ou
la monture en bronze. Le but de cette visite était de préparer la
convention de formation de «Maître-artisan de Polynésie française»
qui verra le jour en novembre à l’Université du Pacifique Sud (UFP)
à Tahiti. L’objectif est de donner un label à des artisans
polynésiens déjà confirmés et de créer un vivier de formateurs
labellisés capables de maintenir une tradition artistique.
Le
ministère de l’artisanat et l’école Boulle ont décidé, dans le cadre
d’une convention, de créer un diplôme d’université de 1er cycle
«Maître-artisan de la Polynésie française». Cette formation débutera
en novembre 2005 à l’Université. Elle aura, dans un premier temps,
pour but d’améliorer les compétences professionnelles des sculpteurs
sur bois particulièrement dans les domaines technique, commercial et
pédagogique.
Les élèves seront soit d’ancien élèves du Centre
des Métiers d’Art, titulaires d’un baccalauréat, soit des artisans
confirmés participant régulièrement à des actions de formation
auprès des jeunes. Ils seront au nombre d’une dizaine tout au plus,
choisis sur dossier par le ministère. Les frais d’inscription ont
été fixés à 30 000 Fcfp.
L’enseignement, dispensé au sein de
l’UFP, alternera des périodes de formation et d’activité
professionnelle. Le programme prévoit, entre autres, 35 heures de
cours sur la création et gestion d’entreprise, 40 heures sur les
techniques de commercialisation ou encore 25 heures sur le thème du
contact avec le public et la pratique professionnelle. Le module
«Perfectionnement technique» sera dispensé pendant soixante heures
par un professeur venu tout spécialement de l’école Boulle.
Au terme d’une formation d’un an, l’élève devra
présenter deux œuvres au jury : d’une part, une réalisation imposée
et de l’autre une création libre.
La première formation assurée
par l’école Boulle portera sur la sculpture sur bois. Patrick Blanchard,
professeur de sculpture à Boulle, se rendra donc en novembre en
Polynésie : « ce qui est réalisé par les sculpteurs en Polynésie est
très différent de ce que l’on fait à l’école Boulle. Mais je pense
que l’on peut leur apporter pas mal de choses en création. Ils font
surtout de la taille directe et ils ne passent pas par des étapes de
maquette et de recherche. Nous pourrons donc leur enseigner ces
techniques ainsi que celles relatives à l’approche des tailles et
des volumes» a souligné l’enseignant.
Pour sa part, Natacha
Taurua croit en cette formation. Après avoir constaté que nombre
d’élèves du Centre des Métiers d’Art, orientés vers le CMA suite à
un échec scolaire, quittaient le centre pour s’orienter vers une
autre filière, la ministre veut «donner à nos jeunes l’envie de
poursuivre. J’espère qu’avec ce diplôme de maître-artisan leur
motivation sera plus grande». Afin de les encourager, Natacha Taurua
a d’ailleurs déclaré qu’elle offrirait «des kits de démarrage qui
leur permettrait de démarrer dans leur activité, aux élèves les plus
motivés au sortir du Centre des Métiers et des Arts».
La
sculpture sur bois fera donc l’objet d’une première formation. Mais
d’autres devraient suivre afin de «développer d’autres spécificités
de l’artisanat en Polynésie» a conclu Natacha Taurua.
